Découvrir Sainte Gemme
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L'église

Edifice gothique datant du XIVe siècle

Exactement située là où il faut, dans l’axe de la RD 137. En effet, que vous veniez du Nord ou du midi, de l’Est ou du couchant, vos regards sont attirés par ce phare de pierres et  d’ardoises, muette invitation à la prière.

Edifiée toute entière en pierre de taille, la pierre calcaire, la belle pierre de la plaine qui aujourd’hui dévoile sa blancheur depuis la récente restauration des extérieurs.

Fièrement, certains compagnons-maçons qui ont participé à sa construction, ont même signé chaque pierre taillée. Ces signatures (marques de tâcherons) sont toujours visibles ; il s’agit, le plus souvent, de triangles diversement orientés.

Depuis  la grande verrière de l’Est (30 m²) illuminée dès les premières heures du jour,  jusqu’à la Rose au-dessus de la tribune, à l’Ouest, enflammée au soleil couchant, on dit que ses 9 vitraux d’excellente époque (fin du XIXe) constituent l’un des plus beaux ensembles de Vendée.

Ses 5 clefs de voûte sont à 15m du sol. Sa largeur est de 9m pour une longueur totale de 40m.

La base du clocher, au Nord, a été édifiée au XIVe siècle, comme tout l’édifice, à l’exception de la chapelle Ste Blaise, au Sud, construite au XVIe siècle. 

A l’origine, le plan constituait donc un rectangle ; depuis le XVIe siècle, il forme une croix orientée à l’Est, comme pour la plupart des églises anciennes.

Elle est donc « orientée », tournée vers l’Orient. Sans rien dire, en étant seulement là, elle rappelle aux croyants qui se rassemblent sous son toit que leur Sauveur est mort sur la Croix et qu’il les aide à ne pas perdre le Nord dans leur pèlerinage en ce monde.

On dit encore qu’elle a plutôt d’assez jolies voix. En effet, quatre cloches, qui s’accordent comme des sœurs, enchantent son beffroi depuis plus d’un siècle.

On ne peut les empêcher de se manifester, nuit et jour, à chaque ¼ d’heure. Elles invitent chacun à ne pas perdre une minute de ce temps si précieux qui nous est accordé. Trois fois par jour, c’est l’Angélus : elles redisent la merveilleuse annonce de l’Ange à Marie.

Bien sur, elles ponctuent également les évènements heureux ou moins heureux de la vie des Gemmois et les invitent, chaque dimanche à se rassembler.

 

Les vitraux de l'église

1- La scène représente le martyre de Sainte Gemme, exécutée sur ordre de son père, en présence de ses deux sœurs, Sainte Quitterie et Sainte Libérate, qui par la suite seront elles aussi décapitées. Elle se déroule en Galice, région de St Jacques de Compostelle. Elle serait datée au 15 Août de l’an 109. 

Dans la partie supérieure, notez la représentation stylisée de la Sainte Trinité, la présence de quatre anges thuriféraires (c'est-à-dire porteurs d’encens).

2-  Vitrail dit de St Blaise

« St Blaise fut évêque de Sébaste,  en Arménie. Il s’acquit d’une notoriété internationale en délivrant un jeune garçon qui avait une arête dans le gosier, en 316. Patron des laryngologistes.

La dévotion à St Blaise s’est maintenue à Ste Gemme pendant très longtemps. C’est l’un des 7 saints secourables du Bas-Poitou.

En haut : le lion et le bœuf. Représentation traditionnelle des évangélistes Marc et Luc.

3-  Vitrail de St Pierre et St Paul.

Pierre porte les clefs : l’une est dorée, l’autre argentée.

Paul présente une épée : c’est la parole de Dieu, tranchante comme le glaive.

Médaillon du haut : probablement St Antoine de Padoue.

4-  Vitrail du Sacré-Cœur.

C’est l’époque où l’on construit à Paris la basilique du Sacré-Cœur.

Le médaillon en bas à gauche est connu : il a été exposé à la Chabotterie en 1993. La scène représente un épisode mémorable des Guerres de Vendée : les «Bleus » promettent la vie sauve à celui qui détruira le calvaire. André RIPOCHE se porte volontaire et réclame une hache… Mais il en fait un moulinet et déclare : « Malheur à celui qui osera toucher à cette croix ! » avant d’être criblé de balles.

5-  La tribune est édifiée en 1899. Elle accueille la chorale et les enfants. Le programme du vitrail s’impose : on y voit Ste Cécile et son orgue…et tout en bas, au niveau des plus petits, Jésus au milieu des enfants.

6-  La Rose a été restaurée en 1958, centenaire de Lourdes. Elle porte le monogramme de la Vierge Marie. C’est l’œuvre de M. DEGAS, maître verrier à Mortagne-sur-Sèvre.

7-  Vitrail de la Sainte Famille.

A Nazareth, Marie, Joseph et l’enfant Jésus accueillent Elisabeth et Jean-Baptiste.

Les médaillon du bas invitent à la prière en famille et font place à St Isidore le Laboureur.

8-  Le vitrail qui voudrait donner une leçon d’Histoire de l’Eglise.

A droite, le Pape Pie IX proclame le Dogme de l’Immaculée Conception, le 8 Décembre 1854 : «La bienheureuse Vierge Marie a été préservée de toute souillure du péché originel.»

A gauche de Pie IX, les papes qui, avant lui, ont professé leur foi dans ce même dogme : Sixte IV et Paul III.

En bas, les Franciscains qui l’ont enseigné.

9-  La réponse du Ciel à cette proclamation de Pie IX : le 11 Février, à Lourdes, la Vierge Marie révèle son nom à Bernadette Soubirous :  «Je suis l’Immaculée Conception»

Vitrail détérioré par la tempête de 1999 et soumis aux tractions des lézardes du clocher.

Particularités architecturales

Intérieur de l’église

La crypte

Deux plaques de fonte à l’entrée du chœur : elles donnent accès, par un escalier de pierre, à une salle voûtée. Cette crypte ou caveau mesure 4m sur 4m. Elle est voûtée en berceau, sa hauteur est de 3,20m. La construction est magnifique, sans doute, à l’origine, un caveau funéraire. Elle ne se visite pas.

Le lavabo gothique

Vestiges de ce qui serait l’unique lavabo gothique du département, à droite dans le chœur.

Il a subi un triste sort lorsque les architectes ont décidé d’en faire une porte pour accéder à la sacristie (en 1847).

Les blasons des seigneurs de Ste Gemme

Deux blasons (de petite taille) sont visibles à la chapelle St Blaise ; en haut du vitrail et au sommet de l’arc-brisé qui donne accès à la chapelle depuis la nef.

La guérison de Mme BIRÉ

Ex-voto de marbre derrière la statue de Notre-Dame de Lourdes.

Les miracles de Lourdes officiellement reconnus par l’Eglise sont peu nombreux. L’évêque de Luçon, Mgr CATTEAU, s’exprime en ces termes le 30 Juillet 1910 : « Nous reconnaissons que Marie BIRE, atteinte de cécité par atrophie du nerf optique, a été guérie subitement et radicalement à la Grotte de Lourdes le 5 Août 1908. »

Les instruments de la Passion

Panneau de chêne à l’angle du transept, près de la statue de la Vierge.

Outre la croix, sont représentés : la couronne d’épine, les clous, le marteau, les tenailles, la lance, le roseau.

Les sept péchés capitaux

Dans la nef, les voûtes prennent appui sur des piliers qui ne descendent pas jusqu’au sol. A la base des ces piliers, on observe de curieuses sculptures d’époque gothique.

Statue de Sainte Gemme

Dans la nef, la seule statue au mur Nord.

Statue de la Vierge à l’Enfant

Dans le chœur, côté Nord. Sculptée sur bois, son auteur a voulu en faire don à l’église de son baptême. C’est la réplique d’une petite statue qui l’a aidé à survivre alors qu’il était prisonnier en Allemagne.

 

Extérieur de l’église

Les corbeaux

Au-dessus du grand portail, trois pierres de fort calibre sur le même niveau. A l’origine, elles étaient destinées à supporter des poutres, pièces maîtresses d’un auvent utile contre les intempéries ; le contrefort, à droite, a gardé la trace du toit de cet auvent.

Les modillons

Au-dessus du porche et sur toute la façade Nord.

Les modillons, sous la toiture, soutiennent la corniche qui reçoit les eaux pluviales. Plusieurs sont sculptés de faces grimaçantes ou de têtes d’animaux.

Le larmier

C’est la corniche sculptée qui court sur la façade Nord et la façade Est ; elle orne aussi la porte d’entrée.

Cette corniche n’est pas seulement décorative, elle est sculptée de manière à contraindre l’eau de pluie à tomber en gouttes ou larmes, d’où le mot larmier. Celles-ci tombent aussi loin que possible des murs, plutôt que de glisser jusqu’aux fondations.

Porte des morts

Ces deux portes sont murées, mais encore bien visibles : l’une face Nord, au niveau du tilleul et l’autre, face Sud, beaucoup plus discrète. Elles donnaient accès en direct depuis l’église jusqu’au cimetière, établi traditionnellement autour de l’édifice.